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La meute dans la poussière
Juin 2000, j'exposais quelques tableaux dans le stand de la vénerie au Game-Fair, la grande fête de la chasse. Juste devant moi, au-delà de la haie de platanes qui nous rafraîchissait de son ombre, l'extraordinaire château de Chambord résonnait des fanfares de la messe de Saint Hubert. Le camp de toile semblait déserté. A 100 mètres de mon stand, une dame d'un certain âge, confortablement installé sur son pliant, gardait le chenil de sa meute. C'était Monique de Rothschild. Sans façons, j'allais me présenter. Nous avons ensuite bavardé comme deux mécréants pendant toute la durée de la messe. J'avais l'impression de retrouver avec elle, les apartés plein d'esprit que j'avais avec ma grand-mère, Brionne, pour ceux qui l'ont connue. A la fin de la messe, je lui ai offert mon bras, pour lui montrer mes tableaux.
Cette année-là, j'exposais à Chambord mon tableau "Au débotté" et "la meute du Piqu'avant..", que je ne vous présente pas puisque vous avez suivi ma visite guidée. Deux tableaux que je considère comme majeurs dans mon oeuvre encore aujourd'hui. La "Baronne" ne pouvait qu'admirer. Ce qu'elle fit avec grâce. Quelques minutes plus tard, lors de la remise des prix, l'un des Billies de Monique de Rothschild fut sâcré champion de beauté. Elle n'en était pas peu fière. Le champagne aidant, elle m'a invité à venir la voir à Compiègne, pour croquer son champion. C'était à mon tour d'être ravi.
Ma visite intervint le mois suivant.
Nous étions en juillet et cela faisait bien 2 semaines qu'il n'avait pas plu. Après avoir photographié le champion, j'ai demandé s'il 'était possible de prendre la meute en photo. Après une série de clichés très statiques, nous avons fait galoper la meute. Le piqueur tenait les chiens à un bout du chenil, jusqu'à ce que la "patronne" les appelle de l'autre. Couché dans cette poussière légère comme du talc, j'ai mitraillé la meute tout le temps où elle chargeait. Les chiens me sont presque passés dessus, me couvrant de ce sable impalpable. Dans cette aquarelle, j'ai essayé de faire sentir la poussière et la chaleur de ce jour de canicule.. il me semble y avoir pleinement réussi. La maîtresse d'équipage de La Futaie des amis aussi, puisqu'elle l'a acheté pour sa collection personnelle et l'a même fait imprimer dans la revue de l'équipage.
J'étais entré dans les petits papiers de la famille, d'autant que le fils de Monique de Rothschild, Alain Drach, avait découvert mes tableaux entretemps aux cymaises du Country-show et était devenu l'un de mes fans. L'année suivante, à Chambord, il était tombé amoureux de ce "sac de vénerie" qui est venu enrichir sa collection personnelle. Sac, notez le, qui est celui d'un bouton du Rallye Nomade. Je vous joindrais bientôt une page montrant tous les détails extraordinairement réaliste de ces objets, revenez donc, si le coeur vous en dit.

Cani-cule
Ce chien qui cherche à se raffraichir dans ce "tub" improvisé fait également partie de la meute de "la Futaie des amis". J'ai pris 3 photos de lui très rapidement. Ce tableau a été fait d'après la première. On voit le plaisir, le soulagement immédiat qu'il ressent en se rafraichissant l'arrière-train. La seconde photo, il m'aperçoit et semble soudain honteux pour devenir carrément pudique sur le troisième cliché, où il semble vouloir voiler sa nudité. Incroyablement humain !
Dans ce tableau, vous avez un chien, des ombres, le robinet et le loquet, d'une grande densité de peinture, alors que le sol mouillé, le mur innondé de soleil et l'arrière plan se noient dans une aquarelle mouillée à peine évoquée.

Ce tableau aurait pu s'appeler le bat-l'eau ou bain de siège
Trop simple! Il s'appelle "cani-cule"
du latin Cani= chien & bien sûr cul=derrière

un rien m'amuse !


Canicule en anglais, je vous le donne en 1000, se dit dog days"

 

Six chiens de porcelaine, un lot magnifique tout en nuances de blancs... suivez le guide..